Le diabète gestationnel ou diabète de grossesse est une augmentation de la glycémie qui apparaît pendant la grossesse et disparaît après l’accouchement. Il a un impact sur la santé de la mère et de l’enfant.

Le diabète de grossesse en chiffres

Selon l’enquête nationale périnatale 2021, la fréquence du diabète gestationnel a augmenté passant de 10,8 % en 2016 à 16,4 % en 2021. Cette augmentation est en partie liée à une meilleure détection mais aussi à la présence plus fréquente chez la mère de facteurs de risque (âge, surpoids, etc.)

Pourquoi un diabète gestationnel apparaît-il pendant la grossesse ?

Pendant la grossesse, la régulation de la glycémie de la femme enceinte évolue.

Pendant la 1ère moitié de la grossesse, le taux de sécrétion d’insuline et la sensibilité à cette hormone augmentent. Ces réactions entraînent souvent des baisses de la glycémie (taux de glucose dans le sang) appelées hypoglycémies, surtout la nuit et au réveil.

Au cours de la 2ème moitié de la grossesse, la tolérance au glucose diminue. L’augmentation des hormones féminines sécrétées par le placenta conduit à une résistance de l’organisme à l’action de l’insuline. Pour compenser, le pancréas sécrète alors davantage d’insuline.

Chez certaines femmes, le pancréas peut être déficient ; il ne parvient pas à sécréter assez d’insuline pour maintenir une glycémie normale, entraînant à certains moments une hyperglycémie, puis un diabète de grossesse. La glycémie augmente d’abord après les repas, puis elle augmente même à jeun.

Le glucose, présent en excès dans le sang maternel, traverse le placenta et passe chez le fœtus, accélérant sa croissance pondérale (le fœtus grossit trop vite par rapport à son âge)

Le diabète gestationnel peut avoir des conséquences chez la mère, mais aussi chez l’enfant.

Conséquences du diabète gestationnel chez la femme enceinte

La survenue d’une hypertension artérielle gravidique et de pré-éclampsie est plus fréquente chez la femme ayant un diabète gestationnel, surtout en cas de surcharge pondérale. Une surveillance médicale accentuée est alors indispensable, car le risque de complications pour la mère et pour l’enfant s’accroît et peut se traduire par un décollement du placenta, un accouchement prématuré, un retard de croissance du fœtus, etc.

Pour la mère, le diabète de grossesse est aussi associé à :

  • un risque accru de césarienne, surtout si la femme enceinte présente un surpoids ou une obésité ;
  • une anxiété, suite à l’annonce du diagnostic de diabète gestationnel ;
  • une récidive du diabète lors d’une prochaine grossesse.

L’augmentation prolongée de la glycémie chez la femme enceinte présentant un diabète a un impact sur le poids du bébé. C’est la macrosomie fœtale, définie pour la population française, par un poids de naissance supérieur à 4 kg pour un bébé né à terme.

Conséquences du diabète gestationnel chez le bébé

Un gros bébé à la naissance

Un poids très élevé du nouveau-né entraîne souvent un accouchement difficile, avec nécessité d’avoir recours à des techniques instrumentales. L’extraction instrumentale (à l’aide de forceps, de spatules ou de ventouses) est réalisée sous anesthésie locale, péridurale ou générale. Une césarienne est parfois incontournable.

Des hypoglycémies du nouveau-né à corriger

Le diabète gestationnel peut aussi avoir pour conséquence une hypoglycémie (glycémie trop basse) chez le bébé à la naissance. En effet, lorsqu’il est dans le ventre de sa maman présentant un diabète de grossesse, le fœtus est soumis à un apport important de sucre. Après sa naissance, n’ayant plus cet apport d’origine maternelle, le bébé, encore incapable de réguler son taux de sucre dans le sang, présente souvent une chute de la glycémie.
Pendant les premiers jours du nouveau-né, des prélèvements d’une goutte de sang sur une bandelette sont réalisés pour doser sa glycémie. Ces dosages permettent de s’assurer que celle-ci ne baisse pas de façon anormale. Ces anomalies peuvent être corrigées par une alimentation du bébé précoce et rapprochée.